Dessin sur un fond bleu figurant le ciel. Une forme blanche évoque à la fois un nuage et un cocon sur lequel est blottie une silhouette grise en forme d'oiseau. Il a le bec grand ouvert, semblant, au choix, attendre la becquée ou s'égosiller.

Souvenirs de Manifestations

Manifestation du 1er mai 2009

La prochaine loi d'Albanel
pour sauver la Cuisine Française :

    HAPUDO

écrite par Messieurs
Nestlé,
Danone,
Coca-cola...

Devrait-on laisser des ploucs boire l'eau gratuitement ?
je m'y refuse.
Slogans coté dos
Mon quinquennat sera placé sous le signe du

   POUVOIR D'UN SEUL

Après le parlement,
l'audiovisuel,
les juges d'instruction,
je m'occupe d'internet.

Christine !
Rameute les ploucs de la musique et du cinéma...
Slogans coté face

Manifestations du 25 avril 2009

Discours de Jean-Pierre Brard (député de la 7ème circonscription de la Seine-Saint-Denis)

Il ne faut jamais donner ni un micro ni un mégaphone à une femme ou un homme politique, il risque de ne pas vous le rendre. Mais ce que je veux vous dire, c'est que vous nous avez beaucoup aidé dans le débat. Et vous vous rappelez que pendant le débat, nous nous sommes adressés directement aux internautes parce que nous sommes convaincus que la fin de la fin n'est pas ici dans l'hémicycle. L'hémicycle, c'est une tribune pour faire de la pédagogie politique. Et vous avez fait la démonstration que les nouvelles technologies et internet, c'est une nouvelle dimension du débat politique, qui fait qu'on y met de la démocratie, là où certains... ("Plus fort !", crit un auditeur.) là où certains voudraient imposer le bâillon. Et grâce à vous, nous avons fait sortir le débat de l'hémicycle et comme aurait dit un grand ancêtre du mouvement révolutionnaire, qui s'appelait Vladimir Ilitch Lenine - qui est une référence pour moi, qui n'est pas forcément une référence pour mon camarade de droite -, ça nous évite de tomber dans ce qu'il appelait "le crétinisme parlementaire". C'est à dire le rapport des porte-voix qui sont ici, qui ont été envoyés, - certains l'oublient -, par les électeurs auxquels ils ont des comptes à rendre, et nous sommes des porte-voix. Et ce débat... (Applaudissements.) Ce débat sur le téléchargement, c'est d'abord un débat sur les libertés et c'est dérisoire de voir que certains veulent arrêter ce que la modernité porte, comme d'autres veulent arrêter la mer avec les mains. (Rires et applaudissements.)

Et moi je pense que vraiment il faut voir en cohérence :

- Sarkozy a décidé de nommer, de se donner à lui-même le pouvoir de nommer, de révoquer les présidents de chaînes qui - comme autrefois il y avait les lettres de cachet - quand il aura déplu, il pourra être renvoyé ;

- nouveau règlement de l'assemblée nationale, où nous sommes bâillonnés.

Et nous allons en pâtir dès le débat sur le téléchargement, où il semble que le gouvernement veut appliquer les règles de l'assemblée qui ne sont jamais appliquées, pour essayer d'empêcher le débat, puisque vous savez que notre arme, c'est de faire durer le débat. Nous ne faisons pas de l'obstruction contrairement à ce qui a été dit, mais le pouvoir du parlement sous la cinquième république est très réduit. Comment avons-nous fait pour le CPE à l'époque ? nous avons fait durer le débat le temps que le pays entende ce qui se passait. Les jeunes sont descendus dans la rue, ont rencontré le mouvement social dans des manifs extraordinaires, ils ont bloqué le gouvernement. Je prends un autre exemple et je vais m'arrêter là... (Applaudissements.) Je prends un autre exemple : rappelez-vous - pour certains d'entre vous, vous étiez encore dans vos couches culottes à l'époque -, c'était 1994, la loi sur l'école. Eh bien nous nous sommes battus pendant trois semaines ici, nous savions que nous allions être battus puisque la droite, ils étaient presque 500, nous, on n'était même pas 100. Même Raymond Barre était à gauche à l'époque tellement la vague bleue avait déferlé sur nous. (Rires.) Eh bien, nous avons tellement duré que le 17 janvier 1994, 1 million de français étaient dans les rues de Paris pour s'opposer à la loi sur l'école et elle avait été adoptée par le parlement. Elle n'a jamais été appliquée parce que le peuple de France a relayé le combat des parlementaires. Alors on va faire ce qu'on va pouvoir la semaine prochaine mais sachez que le vote, ce n'est pas la fin de l'histoire. (Applaudissements.)

Discours de Nicolas Dupont-Aignan (député de la 8ème circonscription de l'Essonne)

J'ai moins l'habitude du mégaphone que mon camarade... ("T'as pas l'habitude des barricades !" lance M. Brard. Rires.) des barricades que mon camarade Brard. Mais tu sais les gaullistes ont souvent été avec vous et tu parlais de Lénine, je pourrais parler sur ce sujet d'André Malraux. Quand on pense ce que représente la révolution numérique - et c'est ça qui m'intéresse -, c'est une chance incroyable, c'est une bibliothèque universelle, une médiathèque universelle à domicile. C'est incroyable de voir un gouvernement et certains parlementaires - de tous les bords d'ailleurs, souviens-toi au sénat -, qui ne comprennent pas ce que peut représenter pour l'humanité internet, d'accès aux oeuvres culturelles, au cinéma, à la musique. Souvenez-vous, c'est un peu loin, Gutenberg, jeté en prison - l'inventeur de l'imprimerie - parce que les moines copistes voulaient pouvoir recopier la bible, parce que personne n'avait compris à l'époque ce qu'était l'imprimerie. Eh bien, ils n'ont pas compris ce que représente la révolution numérique, l'accès à la culture, et c'est là où c'est un véritable scandale de voir le gouvernement ne pas saisir cette opportunité. Un pays comme la France, qui doit représenter la liberté, pourrait légaliser le téléchargement, créer la licence globale pour rémunérer... (Applaudissements.) créer la licence globale pour rémunérer les auteurs.

Aujourd'hui, je veux vous dire que même si nous aurons du mal dans l'hémicycle, comme l'a très bien dit mon collègue Brard, c'est dans le pays tout entier, vous êtes des millions. Surchargez les boites emails des parlementaires, appelez-les et dites-leur très clairement que s'ils votent cette loi, eh bien vous, vous voterez dans les urnes et c'est ainsi que vous obtiendrez satisfaction. Et je vous le dis très clairement, il y a la possibilité de réconcilier les créateurs et les internautes. Il faut dire à nos artistes qu'ils se laissent manipuler par des marchands de soupe qui ont une poule aux oeufs d'or, qui vendent un CD 15 euros et que cela leur coute 20 centimes. (Applaudissements.) Alors les artistes, et je finis là-dessus, les artistes et les créateurs sont avec nous, il faut leur expliquer qu'ils sont manipulés. Et ce n'est pas parce que Johnny Hallyday dîne à l'Elysée et qu'il place son argent en Suisse, qu'on doit changer la loi et interdire le téléchargement, le punir. De surcroît, vous le savez, cette loi est complètement inefficace. Alors c'est très clair, c'est un combat qui commence. C'est comme le combat de l'imprimerie, c'est comme la diffusion des livres. Internet, c'est des bibliothèques et des médiathèques municipales chez soi. Il faut absolument que vous ne soyez pas découragés, n'ayez aucun complexe, téléchargez, téléchargez ! submergez... (Applaudissements.) submergez les parlementaires ! et vous verrez, l'histoire de la révolution numérique vous donnera raison et nous inventerons un système qui permettra de rémunérer les artistes à leur digne mesure. Merci à vous tous. (Applaudissements.)